L’approche par compétences (APC) représente aujourd’hui bien plus qu’une simple évolution pédagogique. Comme le souligne Eric Giraudin : « L’APC s’inscrit dans une mission qui vise à amener les apprenants à faire face aux exigences des métiers qui évoluent, mais aussi à s’engager pour répondre aux défis sociétaux »
Ce premier article d’une série de 5 reviendra sur notre dernière conférence organisée en collaboration avec SKEMA, l’Université de Montpellier et CentraleSupélec autour de l’APC.
L’APC marque une rupture avec les approches traditionnelles en plaçant l’apprenant au centre du processus d’apprentissage. Cette transformation s’articule autour d’une vision plus globale et humaniste de l’éducation.
Comme l’explique Eric Giraudin : « On est passé d’une approche centrée sur les savoir-faire concrets à une approche plus complexe intégrant des compétences transversales, pour aboutir aujourd’hui à une troisième génération qui combine complexité et évaluabilité »
L’évolution de l’approche par compétences s’est structurée autour de trois phases distinctes qui marquent une progression dans la conception et l’évaluation des compétences.
Cette première approche se concentrait sur des compétences concrètes et directement observables, comme par exemple « monter des œufs en neige ». Ces compétences étaient facilement évaluables mais restaient très morcelées, se limitant à l’évaluation de savoirs et savoir-faire spécifiques.
Cette phase a introduit une dimension plus complexe avec l’intégration de compétences transversales comme la créativité ou l’autonomie. Bien que donnant plus de sens à l’apprentissage, ces compétences se sont révélées difficiles à évaluer de manière objective.
Cette approche actuelle combine complexité et évaluabilité. Elle définit la compétence comme le potentiel d’un individu à faire face à une situation complexe dans une famille de situations données. Par exemple, pour un pâtissier professionnel, réaliser une pâtisserie implique de combiner plusieurs savoirs, savoir-faire et postures : respect des protocoles d’hygiène, choix des ingrédients, créativité pour revisiter une recette.
Cette évolution reflète une compréhension plus sophistiquée de ce qu’est une compétence, passant d’une vision simpliste basée sur des tâches isolées à une approche intégrative qui prend en compte la complexité des situations professionnelles réelles.
La mise en œuvre de l’APC devient particulièrement complexe face aux grands effectifs. « Évaluer un étudiant ou 10 en approche par compétence c’est déjà complexe mais c’est faisable. Si on a des cohortes de 50, 80, 300 étudiants, c’est très difficile à mettre en place ».
Les enseignants comprennent généralement l’intérêt philosophique de l’approche, mais s’interrogent sur sa mise en œuvre concrète. « Pour les enseignants, le point de préoccupation principale est la gestion opérationnelle. Philosophiquement, ils comprennent l’intérêt, mais ils s’interrogent sur la mise en œuvre concrète ».
Le besoin de formation
Les enseignants ont besoin d’un accompagnement substantiel pour :
Dominique Hervy Guillaume souligne : « Il faut les accompagner dans cette appropriation : mon cours, quelles compétences, et puis les doter numériquement aussi pour qu’ils puissent suivre tout ça au fil de l’eau ».
Vaietea Jaquier observe : « Pour les enseignants, le point de préoccupation principale est la gestion opérationnelle. Philosophiquement, ils comprennent l’intérêt, mais ils s’interrogent sur la mise en œuvre concrète »
L’APC exige que l’apprenant devienne véritablement acteur de sa formation, ce qui représente un défi particulier pour les premières années. « C’est un peu difficile de les pousser à devenir acteur responsable parce que l’APC veut dire que je prends en main, je prends en charge ma formation »1.
La réussite de l’APC nécessite un décloisonnement des pratiques et une collaboration étroite entre les différents acteurs. « Il y a une vraie collaboration à faire pour continuer justement au niveau des enseignants puisqu’il faut aussi essayer de définir comment évaluer et comment valider une compétence ».
Les établissements doivent mettre en place des écosystèmes numériques facilitants qui permettent :
Cette transformation profonde nécessite donc une approche systémique et progressive, tenant compte des spécificités de chaque établissement et de ses contraintes particulières.
La réussite de l’APC repose sur une collaboration étroite entre tous les acteurs. Comme le souligne Aurélie : « Il y a une vraie collaboration à faire pour continuer justement au niveau des enseignants puisqu’il faut aussi essayer de définir comment évaluer et comment valider une compétence ». Cette collaboration doit s’étendre au-delà des équipes pédagogiques pour inclure les services informatiques et administratifs.
L’accompagnement des apprenants est crucial pour leur permettre de s’approprier cette nouvelle approche. Il faut leur donner les moyens de visualiser leur progression et de comprendre comment les compétences acquises s’articulent avec leur futur professionnel.
L’évaluation dans l’APC s’articule autour de quatre dimensions essentielles :
Pour les apprenants
Pour les établissements
Pour les enseignants
Pour le monde professionnel
Vaietea souligne : « Cette approche aide les étudiants à surmonter le syndrome de l’imposteur en leur permettant de visualiser concrètement leurs capacités ». Elle ajoute qu’on « ne sort plus avec son diplôme en tant qu’expert sur le marché du travail, mais avec un certain niveau d’acquisition de compétences qu’on est invité à continuer à développer tout au long de la vie ».
L’approche par compétences représente une transformation majeure dans l’enseignement supérieur, nécessitant des outils adaptés pour réussir sa mise en œuvre.
L’APC permet aux étudiants de devenir véritablement acteurs de leur formation, en développant une conscience plus claire de leurs capacités. Des outils comme ChallengeMe facilitent cette prise de conscience en permettant aux étudiants de visualiser leur progression et de recevoir des feedbacks réguliers sur le développement de leurs compétences.
La transformation nécessite un accompagnement substantiel et une évolution des pratiques pédagogiques. L’utilisation d’outils numériques adaptés, comme ChallengeMe, permet notamment de :
L’accompagnement au changement
L’outillage numérique
La réussite de l’APC repose sur des outils permettant :
L’APC s’inscrit dans une vision moderne de l’enseignement supérieur où « on ne sort plus avec son diplôme en tant qu’expert sur le marché du travail, mais avec un certain niveau d’acquisition de compétences qu’on est invité à continuer à développer tout au long de la vie ».
Cette approche, bien que complexe à mettre en œuvre, offre une réponse pertinente aux enjeux actuels de l’enseignement supérieur :
La réussite de cette transformation repose sur l’engagement de tous les acteurs, une vision claire des objectifs, et des solutions technologiques comme ChallengeMe qui permettent d’automatiser et de simplifier le suivi des compétences, tout en maintenant la qualité pédagogique nécessaire à cette approche ambitieuse.